100. La photographie au Pays des Combiers

    La photographie, trouvaille miraculeuse, qui nous permet aujourd'hui de retrouver tout un pan de notre passé. Technique sans laquelle, celui-ci, en particulier le XIXe siècle où elle naît, ne serait visitable que par le texte. 

    On connaît notre célèbre photographe local Auguste Reymond. Celui-ci nous laisse plus que de simples documents. Il nous a légué un vrai patrimoine artistique autant que documentaire. Sans lui et quelques autres, notre passé nous échapperait totalement. Car il faut s'en rendre compte, à l'heure où notre homme prend ses clichés, la Vallée garde en elle des parts très importante de son patrimoine immobilier. Certes celui-ci est entamé régulièrement par les incendies voire les desctructions volontaires. Néanmoins il y a de "beaux restes", ces maisons ou fermes qui nous révèlent un mode de vie qui sera bientôt disparu. 

    Si nous n'allons pas si loin, nous constaterons que ce n'est souvent que grâce aux mères plus attentives à leurs rejetons que les pères, qui souhaiteront garder des images de ceux-ci en achetant des appareils de photos. Très simples au début, et puis plus modernes, pour en finir avec l'instamatic et enfin le numérique comme aujourd'hui où, si l'on ne fait pas vingt ou trente photos par jour, l'on n'est pas content. Nous sommes dans cette catégorie. Il faut laisser un témoignage de notre temps, et même si cette action ne peut que se dissoudre dans des cents milliers d'autres témoignages de ce type. On est piégé quelque part par la profusion. 

    Une telle n'existait pas autrefois où l'on prenait d'ordinaire son temps avant de faire "clic-clac Kodak"! On prenait même trop de temps, de telle manière que l'on trouve aujourd'hui que ces clichés sont beaucoup trop rares pour nous donner un juste aperçu de la vie d'autrefois. Et beaucoup trop ciblés aussi sur les personnes, et non sur les villages, sur les professions surtout qui sont presque toutes en deuil de leur passé. 

    Mais enfin, malgré ces plaintes, sachons reconnaître qu'il y a quand même de quoi faire et que sans doute bien des régions sont moins favorisées que la nôtre en terme d'archives visuelles.