Toutes années confoncues pour cette petite classe de l'école des Charbonnières. Alors le collège n'a que six ans d'âge. Ce sont donc ses débuts.
C'est là, dans cette salle d'école, que des centaines d'enfants de ce village ont passé. Ils y auront appris à lire et à écrire, cadeau inestimable que la société fait à l'individu. Certes, ce n'aura pas toujours été pour beaucoup une partie de plaisir, mais enfin, ils s'y mettraient tous et rentreraient à la maison un jour, après avoir encore fréquenté la grande classe, avec un bagage suffisant pour qu'ils puissent se débrouiller dans la vie. Et surtout parmi ses connaissances élémentaires ces notions de mathématique qui leur permettraient au moins de pouvoir compter les sous de leur paie!
Petit école où l'on apprend la sociabilité, ce qui n'est pas plus facile qu'autre chose. Où l'on découvre aussi quelle peut-être sa place dans un groupe, de ceux qui commandent, ou au contraire parmi ces autres qui obéissent. La société, en fait, se constitue là. Les petits d'hommes ou de femmes, se forment entre ces quatre murs. Heureusement, ici, collège neuf dès 1876, il y a de la lumière, de l'espace. C'est agréable sauf l'hiver, quand l'on n'arrive plus à chauffer malgré le gros fourneau qui trône au milieu de la pièce. Ce qu'on pouvait brûler comme bois, en ces périodes où dehors le thermomètre descendait parfois à .30o. Et on en brûlait d'autant plus qu'il n'était jamais que celui de l'automne d'avant, donc qu'il n'était pas sec. C'était ainsi. Personne ne vous disait que le bois ne se sèche qu'en un minimum de deux ans.
Petite école, l'on apprend aussi à dessiner, on n'ira jamais bien loin dans ce domaine. On apprendra aussi à chanter, ce qui facilitera son introduction plus tard dans les chorales ou les choeurs-mixtes du village. Tout se tient, en somme, d'une société quelconque. Et rien de ce que l'on apprend ne sert vraiment à rien.
↓ (PDF) 113. Une petite école