Ces livres qui nous ont tenu compagnie tout au long des années cinquante. Ils étaient sans doute bien faits, s'ils n'avaient été scolaires! Mais que dis-je. Mon premier livre fut celui qui nous a appris à lire, à nous ouvrir au monde. A comprendre que nous en faisions partie, et même que l'on ne pouvait être qu'un individu parmi tous les humains de la terre.
Le monde, après la maison. En lequel on pénètre par l'école. On nous demande certes beaucoup, mais en même temps on nous offre ce cadeau inestimable qui est cette possibilité de lire et d'écrire. Mieux encore, à la longue, de réfléchir par nous-mêmes et ne pas gober tout ce qu'on nous raconte. Dans le fond, ces Messieurs, ils nous offraient quelque part la corde pour les pendre. Ou tout au moins pour les tenir à distance. Mais ça, ils ne le savaient pas forcément. Ils pensaient surtout, puisqu'ils nous accompagnaient avec des livres, que nous serions nous tous sages comme des images, et surtout prêts à rentrer presque à marche forcée dans leur système.
Il y eut tout de même des résistances. Et il y en a encore, malgré la lâcheté ambiante. Tant mieux pour l'homme. Que celui continue sur cette bonne voie, rester lui-même, garder son indépendance, plus encore son bon sens. Paysan ici ne serait pas un mot péjoratif.
L'école nous a beaucoup donné. A ce titre, remercions-là.
↓ (PDF) 117. Des livres mémorables