Quelles prodigieuses découvertes l'on peut faire dans nos archives publiques. Ici il s'agit de celles du Brassus. Ainsi se découvrent, sous les cotes N1 à N4, 4 registres du consistoire du Chenit. Portant sur la fin du XVIIe et sur le gros du XVIIIe. Le premier encore en vieille écriture. Dans l'un des suivants - voir notre dossier - la présence non seulement du Juge Nicole qui était auparavant secrétaire de ce même consistoire, mais aussi de celle de son compère Benjamin Golay, secrétaire de la commune en même temps qu'il l'était de la vénérable organisation!
On y parle de quoi, dans ces fameux registres ? De la vie de tous les jours. Des femmes malmenées par leur mari, de celles qui sont plutôt volages. Des batteries, organisées par des jeunes en mal d'occupation. Ceux-ci vont loin dans leurs pitreries, jusqu'à molester des vieillards dans leur maison. On est plus large qu'on pourrait le croire dans les peines infligées à ces petits voyous de l'époque. On est aussi prêt à pardonner pourvu que l'on ne recommence pas. Et comme l'on recommence presque toujours, il faut avoir des pardons à ralonge!
Des cas occupent des dizaines de pages, tellement même que le Consistoire général de la ville de Berne s'interpose pour recommander à ces messieurs du consistoire moins d'entortillages et plus de fermeté! Du plus concret et du plus rapide, quoi.
La vie d'autrefois... Avec ses hauts et ses bas, ses filles mères, ses épousailles rapides pour résoudre un problème, ses turpitudes de toutes sortes. Bref, l'humanité dans toute sa splendeur. Et pour nous des registres, tous photographiés afin de leur assurer un avenir plus solide, vraiment formidables. Déjà, rien qu'à les voir, rien qu'à les toucher - on s'excusera ici d'avoir oublié les gants blancs - rien qu'à les entr'ouvrir.
Tout cela en période de covid! Non pour se passer le temps, simplement par ce hasard conduisant nos modestes destinées humaines.
↓ (PDF) Etudes 397 - Notes sur les consistoires du Lieu et du Chenit