La bise, une vieille ennemie. Glaciale l'hiver. Ne sachant combien de temps elle va durer, elle nous effraie. Moins sans doute que les anciens qui vivaient dans des maisons non isolées, mais tout de même, on ne l'aime guère.
Autrefois, cette diablesse, elle passait par dessous les cadres des fenêtres, elle sifflait dans la cheminée, elle se glissait sous les portes, tout juste si elle n'allait pas vous senailler dans votre chambre à coucher. Il y faisait d'ailleurs si froid, en celle-ci, que l'on était obligé de remettre des couvertures, et surtout, de se faire une bonne cruche que l'on mettait dans le lit une bonne demi-heure avant de s'y glisser.
Ce fut aussi la bise qui malmena la végétation certains hivers, alors qu'il avait fait beau et doux quelques jours, que les bourgeons étaient prêts d'éclater et que tout soudain, vlan, la voilà sans crier gare. Ainsi elle fit des dégâts considérables dans les vergers de plaine. Elle a eu fait sauter des conduites. Bref, elle reste souvent impitoyable et surtout vous rend l'âme toute froide, la volonté d'entreprendre quelque chose, et d'autant plus si c'est dehors, en berne.
Malgré tout, il faut faire avec. La tolérer à défaut de la vaincre.
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