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10. Le Marchairuz, par Henri Correvon.

Publié le 20 juin 2018 dans La gloire de nos alpages

La célèbre fontaine du Marchairuz, traditionnelle en bois tout d'abord, puis bientôt, par souci d'efficacité et de longévité, dans cette affreuse tôle!

    Le fer-blanc, voilà ce que dénonçait Henri Correvon (15 août 1854-5 novembre 1939), genevois et botaniste, épris des beautés antiques du monde des alpages jurassiens. Cette intrusion du matériau le plus banal qui soit, et en quelque sorte le plus laid, le choquait profondément. 

    On le sait, l'efficacité et la facilité firent toujours que l'on troquait une matière jugée obsolète contre une autre qui était de mode. Ainsi passa-t-on du bois au fer-blanc, puis du fer-blanc à l'alu, de l'alu au pastique, et enfin du pastique à l'acier inox. On avait ainsi opté pour cinq matériaux différents pour, par exemple, produire du matériel d'alpage. Rien que ça. Ce qui signifierait que pour un amateur d'un tel matos, il faudrait collectionner aujourd'hui tout le matériel dont disposèrent les bergers au cours de leur histoire. Cela fait beaucoup. Mais il est certain que si le bois fut le plus sympathique de ces matériaux, le fer-blanc, néanmoins, malgré son aspect rébarbatif, avec l'inévitable rouille qui saisit la plupart des objets de ce type, garde son attrait. L'alu est peut-être moins sympathique encore, néanmoins il caractérise parfaitement une époque. Voyez par exemple les seillon en alu, les boilles en alu, les poches en alu. 

    Le plastique n'offre pas le même intérêt. Par ailleurs il n'a jamais remplacé totalement les objets en alu. On ne connaissait guère que les bidons en plastique. Et vint au final l'acier inox qui trône aujourd'hui en maître. Non seulement il touche à tous les objets, mais aussi il s'offre dans les tubulures des installations modernes. 

    Mais abandonnons ce sujet et laissons-nous entraîner par Correvon qui avait choisi la région du Marchairuz comme endroit privilégié de ces promenades jurassiennes. Il est vrai qu'en ces lieux, les Amburnex par exemple, il y a une ambiance que l'on ne saurait trouver nulle part ailleurs. Nous sommes véritablement au coeur du monde d'économie alpestre, avec des alpages d'une vaste surface, et des chalets pour l'essentiel de grandes dimensions. C'est ici même presque une industrie, que cette économie-là. 


(PDF)  Le Marchairuz, par Henri Correvon