La forge du village, avec la laiterie, lieu central où vous retrouverez tous les paysans une fois ou l'autre. Car qui n'a pas un outil à réparer, une machine à reviser, et surtout les chevaux à referrer. Sans le maréchal ferrant, ou le forgeron, rien n'est possible. Tout coince. Pas de machine en bon état, tu restes à la maison. Pas de fers aux chevaux, ils n'y peuvent plus rien, avec ce qu'on leur demande, des chars bien trop lourds.
On se souvient de la forge, sombre, mais avec néanmoins la clarté du charbon incandescent dans le foyer, sous la hotte, là où rougissent à leur tour des barres de fer. Et du maréchal, ici Meyer, qui vous a employé cette tige rouge presque jaune et blanche et maintenant la cogne sur l'enclume qui est quant à elle, le centre de la forge, avec le foyer, là où tout se passe, où la matière prend forme. A grands coups de marteau. Un ou deux sur l'enclume pour prendre le plat, et puis vlan, vlan, vlan, sur le fer rougi qui lance des étincelles. C'est fort. C'est beau. L'enclume chante. C'est un monde qui vit.
Les forges, hélas, ont fermé leur porte pour la plupart. Et surtout l'on n'entend plus la résonnance de l'enclume, là, au coeur du village, tout près de la laiterie, tout près aussi de l'église, et tout près encore de l'auberge, là où au printemps s'arrêtent les troupeaux.
↓ (PDF) 13. A la forge