Daniel Lehmann, de la Truite, était un homme riche d'idées de toutes sortes. De par les circonstances, mais aussi de par une personnalité individualiste, peu de celles-ci ont trouvé un écho dans la région.
L'une des passions de D. Lehmann fut l'ethnographie ou ethnologie. Qu'il concrétisa par la recherche de tous les objets pouvant retracer l'historique de nos métiers anciens. Ainsi par une collecte menée sur près de dix ans - années septante-huitante - il amassa un matériel qui aurait aisément pu meubler le musée combier dont il fut toujours question à la Vallée sans que l'ombre d'une solution ne voie jamais le jour. La collection comprenait près de 4 mille objets. De tous genres. Passant de la restauration où notre passionné était professionnel, avec des centaines de pièces, aux glacières, à l'exploitation de la tourbe et des forêts, à la fabrication des limes, des rasoirs, et sans bien entendu oublier ni l'horlogerie ni la boissellerie. Une collection à faire rêver l'amateur de vieux outils le plus blasé!
Aucune solution pour un musée régional n'étant en vue, ni de manière proche ni lointaine, Daniel Lehmann préféra vendre sa collection à l'Etat de Vaud où elle fut stockée dans des locaux appropriés et bien entendu inventoriée. Un auteur remarquable, M. Jean-François Robert devait analyser ce fonds de manière sommaire mais avec beaucoup d'à propos. Nacquit ainsi la Mémoire des Combiers, édité en 1994.
Il serait bien entendu loisible d'accuser M. Lehmann de traîtrise vis-à-vis de sa propre région, puisque l'ensemble des pièces qui en sont originaires pour la plupart, a été déplacé en des lieux extérieurs. Ce serait ainsi compréhensible de poser un verdict sévère sur l'option choisie par ce collectionneur. Il n'en ressort pas moins que de cette manière la collection a été sauvée, qu'elle est entreposée dans de bonnes conditions et qu'elle dispose d'un inventaire solide. Néanmoins comment pourra faire un futur musée combier, dans cinquante ou cent ans, qui voudrait faire remonter certaines pièces à la Vallée afin de les exposer `? Connaissant les barrières que met une administration quelconque à toute chose, il faut comprendre que tout cela sera fort difficile.
Le Patrimoine s'est doté l'an passé de l'inventaire de cette collection. Qu'il se permettra sans doute de mettre à disposition du public par l'intermédiaire de son site. Chacun pourra ainsi savoir comment se déclinaient nos différents métiers et quelles pièces manqueraient de manière douloureuse aux collections du Patrimoine riches tout de même de plus de mille objets, voir plus.
↓ (PDF) Mémoire des Combiers