La grande fête du milieu des vacances. On n'aurait manqué le cortège pour rien au monde. Tous ces lampions, ces pétards, ces fusées qui partaient haut par dessus les maisons du village. Tous ces vésuves au devant de celles-ci devant lesquelles passait le cortège. Celui-ci, conduit parfois par un tambour, montait le Haut-du-Village, descendait les Chappes, rejoignait la route principale pour s'en aller à l'autre bout des Crettets, plus loin encore, tournait et se dirigeait au bord du lac où avait été préparé le feu. C'était le président du village qui mettait l'alumette aux branches qu'il venait d'asperger de pétrole tant les derniers jours avaient été humides. Et l'on regardait le feu. Et ce même président adressait quelques paroles aux habitants et habitantes et lisait le Pacte de 1291, celui auquel on doit notre existence politique, notre neutralité aussi, toutes ces choses que l'on essaie de jeter aux orties de nos jours. Et l'on chantait. Et l'on restait jusqu'à ce que le feu soit devenu un informe tas de braises. La soirée avait fréchit. On frissonnait. Il était temps de rentrer à la maison.
↓ (PDF) Le 1er août