Les regains constituent en une deuxième coupe de fourrage. On dirait pour une troisième les reguinguets, et pour une éventuelle quatrième, les regainsguinets. Ces deux dernières coupes n'étant que peu connues à la Vallée où sitôt après les regains, on laissait l'herbe repousser pour la pâture d'automne.
Les regains laissaient les enfants tranquilles à l'école. Ouvrage d'adultes dans une atmosphère bien différente de celle de l'été. Plus de brouillard, attendre longtemps le matin avant de défaire les tires. On sait qu'il fallait au moins trois jours pour le sécher. Le ramasser n'était pas chose aisée. Des tires, et la fourche qui se plante mal dans cette matière un peu élastique. Autrefois on mettait le regain en fleuriers que l'on chargeait sur les chars à échelles, que l'on montait tant bien que mal sur la têche où on les vidait.
Alors l'odeur du regain se mêlait avec celle du foin déjà fort atténuée. Cela constituait un fumet que le paysan montant sur sa têche aimait à sentir, à respirer, à humer. Il était fier de ses récoltes, et heureux d'être là, dans sa grange, à l'abri du monde et des hommes.
↓ (PDF) Les regains