Ses dernières heures. Avant qu'on ne le démolisse. Pour construire en lieu et place un immeuble que l'on dira social.
Le local gardait sans doute encore son rôle, malheusement la folie des normes lui aurait tôt signifié sa fin. Donc rien à regretter vraiment. On obéit aux diktats de plus en plus nombreux de l'Etat.
Un local dont on verra le rôle qu'il a pu jouer au village tout au long de cette rubrique. On le nommait d'ailleurs "Local des sociétés", preuve que celles-ci, à l'époque où on le construisait, étaient nombreuses. On pourrait même dire des sociétés à foison. Faisons le tour en vitesse. Société de gym depuis le début du XXe siècle, deux chorales depuis 1896, un choeur-mixte suivra, un ski-club dès 1945-1946, le hockey-club Pont Charbonnières dès la même époque, une société de tir, ces dames de la couture, une jeunesse dès 1969, un Foot-ball club, et l'on en oublie. Nombre de ces sociétés proposait une soirée au printemps, résultat d'une longue préparation durant tout l'hiver. Y avait du monde. On pratiquait le théâtre. On y proposait des séances de cinéma. On s'y retrouvait pour le discours du 1er août. On s'y voyait pour la soupe de Carême. Pour ceci, pour cela, pour les lotos. La salle de gym servait pour l'école. On y logeait des militaires. Imaginez donc cette multitude d'activités. Il n'en reste rien. Ou si peu. Et l'on ne sait plus trop où désormais se rassembler, pour les maigres forces qui restent. Au Terminus ? Mais c'est que le Terminus, on ne va pas le démolir. On va le fermer. Terminus, tout le monde descend.
On a oublié, dans la petite salle se tenait les séances du Conseil d'administration tout comme celles du Conseil Général. Pas étonnant que l'on ait oublié. Le village, sur le plan politique et administratif, n'existe plus! Depuis 2010. On a tout remis à la commune. Même la Palestine, qui était la seule propriété du village, mis à part ce pauvre local.
Mes amis, on devrait déprimer face à ce désastre. Mais non. Car on le sait depuis bien longtemps, depuis de multiples générations, l'homme s'habitue à tout. Même à ce que son village s'endorme, non pas pour ne plus se réveiller, mais pour revenir à la vie sans doute sous une autre forme.
↓ (PDF) Mon pauvre local