On prenait le train de temps à autre pour nous rendre au Sentier, ma mère et moi. On s'enfilait dans la salle d'attente dans l'attente du convoi. Que c'est beau! Et puis soudain, entendant un gros roulement, on sortait de la salle, on se tenait debout pendant que le train fraînait, et puis un grand pas, on montait dans l'un des wagons qui avait des sièges en traverses de bois. Et c'était parti, on se rendait à l'autre bout en s'arrêtant à chacune des petites gares. On avait vu le Lac Ter, on avait passé sous les tunnels, on longeait maintenant le lac de Joux pour vite arriver à destination.
Le Sentier, c'était quoi, une visite à une professeure de violon qui allait m'apprendre sans doute à arracher des larmes à mon instrument. Une visite à l'Hôpital où une tante ou une vieille dame du village était en perdition, des achats chez Gonzet. On a oublé tous ces passages, mais le voyage en train quant à lui demeurerait à jamais en nous. On avait traversé une bonne partie de notre Vallée. Si belle, si belle avec son lac et ce que nous n'avions pas pu apercevoir lors du trajet aller, sa formidable Dent de Vaulion.
↓ (PDF) Prendre le train