L'heure du coulage, quand il s'agit de porter son lait à la laiterie. On le faisait autrefois avec des boilles, à dos ou sur une charrette, on le fait aujourd'hui grâce à la boule tractée par un véhicule quelconque.
Y avait alors du monde dans le coin, dans la laiterie, paysans en attente, acheteurs de lait aussi à patienter que le laitier ait noté dans le cahier principial et dans le carnet du couleur la quantité coulée. Et hors de la laiterie, jeunes gens et jeunes filles glandeurs venus en cette fin de journée raconter leurs exploits.
C'était alors ici, incontestablement, le coeur du village, là où il vivait le plus et le mieux. Tout ailleurs s'était tu tandis qu'ici on pouvait saisir la pleine vie de cette collectivité, avec des vieux, avec des jeunes, avec un bel échantillon de la population en général. On ignorait aussi que tout cela pourrait cesser un jour. On n'en était pas encore là. On restait innocent à bien des points de vue.
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