Toto n'était en fait que l'un de ces nombreux monteurs de boîtes à domicile. La scierie Binos avec son tracasset avait livré à chacun de ceux-ci les fournitures nécessaires au montage des boîtes, justement. On les mettait dans un coin froid et un peu humide, pas qu'elles se sèchent et ensuite cassent au montage. Raison pour lesquelles les boîtes sont toujours un peu humides, le vacherin mis dedans un jour n'en sera que mieux.
Cette distribution, ensuite le charriage des boîtes au domicile des monteurs, tout cela créait une animation importante dans le village. On les voyait, ces charrettes, par tous les temps, et surtout par temps de neige, puisque c'est alors que le vacherin se vend le mieux. Le froid lui convient, le chaud est son ennemi.
Tout cela naturellement disparu, en même temps que son contenu, le vacherin. Un mythe certes pour ce village, mais un mythe d'autrefois, quand c'était la grand époque, dans les années soixante ou septante et même encore pour la moitié des années huitante. Après, et bien tout simplement, ce ne serait plus pareil. Plus du tout. Le village serait en train de perdre son vacherin à vitesse grand V et ne le retrouverait jamais.
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