La route n'était pas encore saturée de circulation. Une bagnole de temps en temps. Et puis des conducteurs polis qui faisaient bien attention à ne pas détruire nos oeuvres. Qui d'ailleurs ne pouvaient qu'être éphémères, car sitôt partis, elles auraient vécu.
Mais pour l'heure notre barrage était là, bien en place au bord de la route. On avait pélé la neige du bord pour la ramener à l'angle du trottoir, là où l'eau coule. Plus haut, encore plus haut. C'est si beau un barrage. L'eau s'accumule, un peu boueuse, puisqu'elle a nettoyé la route en amont. Ca monte, ça monte. Mon Dieu que c'est beau! C'est mieux que la Grande Dixence. Tout au moins à notre avis. Et maintenant que ça monte encore, ça déborde. Vite encore un peu de neige. Et puis c'est assez. On le regarde encore, notre barrage.
Et maintenant, mes amis, c'est l'ouverture. A grand coup de pelle. Et puis l'eau fait le travail elle-même. Ca coule, ca fonce en aval. Ca suit la bordure du trottoir pour s'enfiler enfin dans une bouche d'égoût. Que c'est beau, aussi, cette rivière que nous avons nous même créée. .
Construire des barrages et puis les démolir, c'est vraiment formidable.
↓ (PDF) Ces barrages que nous faisions