Les nius, personne ne connaît plus. Les vieilles billes, pour parler plus français, restent peut-être dans leur sachet au fond de quelques tiroirs des maisons. Y a des nius, écornés, râpés, usés - ils étaient en terre cuite - et y a des agrathes dont certaines un peu ébréchées. Un ensemble fascinant pour celui qui possédait un sachet bien rempli, ou qui l'avait vidé dans sa poche, prêt pour une nouvelle partie.
De bleu, ce qu'il était agréable de gagner aux nius. Mais pour nous, c'était comme pour tous les sports, vite la débandade, quand tu es dernier ou avant dernier et que tu n'as plus qu'à rentrer à la maison la tête basse.
On jouait contre la façade du collège, à deux mètres du poulailler de ma mère dont on entendait les poules glousser ou caquetter. On était dans un environnement sécurisé. On n'en perdait pas moins plus qu'on ne gagnait. Tant mis, me reste tout de même quelques nius. D'aucuns en vrac dans un carton, un autre lot dans une boîte vide de Nescafé et le troisième dans un gousset.
Tout ça, c'était notre vie.
↓ (PDF) Jadis 206 - Histoire de nius
↓ (PDF) Les nius