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22. Le seillon à traire.

Publié le 10 novembre 2020 dans Les beaux objets de Noldy

Le seillon à traire.

    Le beau et brave seillon à traire en bois, sans aucune partie de métal, fabriqué autrefois en masse par nos boisseliers. Qu'il est beau. Qu'il est sympathique. Qu'il a ce pouvoir d'évoquer la vie de nos chalets qui ne prend de poésie qu'avec le temps qui passe, car sur l'heure, mes amis, là-haut, c'était souvent la galère. Imaginez une équipe de quatre ou cinq gaillards pas toujours de bonne humeur, avec un fromager qui est le chef, le maître, mais dont le caractère n'est pas forcément avenant. Et qui c'est qui souffre le plus, dans l'équipe ?  C'est le bouèbe, soit le garçon, de quatorze ans environ, et que l'on traite souvent à coups de pieds au cul! La voilà sa récompense, pour se lever en même temps que les autres, pour accomplir tous les ouvrges que ces autres ne veulent pas... 

    On passe à côté du seillon. A chacun le sien. Pour s'en aller à l'écurie, se placer sur son botte-cul et traire les vaches qui vous ont été attribuées. Une dizaine pour chacun, pas moins dans les grands chalets. 

    Un seillon à traire au fort pouvoir évocateur. Le malheureux, tout en bois, fut bientôt remplacé par ceux que l'on fabriquait de manière industrielle en fer-blanc. Et puis vinrent les seillon à traire en alu, souvent d'une autre forme, ovale, avec l'anse, et non plus avec le trou dans la partie supérieure où l'on pouvait passer les quatre doigts pour le porter. 

    C'est qu'il a une longue histoire, ce seillon à traire. 


(PDF)  22. Le seillon