Après la petite école où enseignent des régentes, on dit aussi maîtresses, moins volontiers des institutrices, c'est la grande. Où ça va vous changer de régime, mes petits potes. Finie la rigolade. Du sérieux. Du strict. Du structuré. A la baguette. Avec une lueur de temps à autre quand l'on s'en va dans la nature, où que l'on prépare de jolies choses de Noël, nos santons de Provence, par exemple, qui sont pleins de bulles au démoulage ou à qui il manque la tête! Recommence. Et peint. Et pratique les coupes à mi-carton. Et colle. Il est si beau le papier argenté.
Grande école. Où le maître doit tenir à bout de bras non moins de 7 années, de la troisième à la neuvième. Ce qui veut dire que ceux ou celles-là qui ne vont pas à la primaire-supérieure du Pont dès après la sixième, ou qui seraient partis avant pour s'en aller au collège, à l'autre bout de la Vallée, ils vont rester en présence du même régent pendant 7 ans! Une demi-vie. Quand il vous a dans ses bons papiers, ça va, mais si c'est le contraire, bigre, votre enfance va prendre une sacrée entaillée.
Tout ça, c'est l'école, avec ses bons moments quand même parmi pas mal de mauvais. On fait avec. On compose. On recommence le lundi sans grand enthousiasme. On y va quand même. Le devoir. C'est pire après les vacanches. Mais voilà, l'école, elle nous apprend aussi à lire et à écrire, à compter, à dessiner, un peu, à chanter, un rien. A savoir comment se décompose notre joli pays, quels sont ses attributs.
On en apprend, des choses, quand même, à l'école!
Et l'on profitera de toutes ces photos, tant de l'époque de la grande école que de la petite, pour admirer nos habillements d'autrefois, avec le célèbre tablier, celui-là même, que l'un des représentant du village habitant Haut-des-Prés, alors qu'il était le dernier à le porter, cachait dans la haie du Chenaillon pour ne le reprendre que plus tard en remontant! Ni vu ni connu.
↓ (PDF) 114. Une grande école