Ils faisaient partie des fleurs mythiques. Ils n'étaient déjà plus si nombreux que cela. Quoiqu'il en resta encore quelques champs. On les connaissait. On allait y faire notre cueillette. On contribuait sans doute à ce qu'ils diminuent en nombre. Quel homme n'est-il par sa seule présence un ennemi de la nature? Quel individu n'abuse-t-il pas de quelque chose. On ne va certes pas se culpabiliser à outrance, d'autant plus que l'on n'a pas demandé à être là, mais tout de même, il y va de bonne volonté que les choses s'améliorent.
On n'y pensait pas. On cueillait. Des fleurs, ça dure toujours. Ici ou ailleurs. Pas de risque qu'elles disparaissent. Elles sont liées au printemps. Celui-ci revient chaque année. Donc c'est pareil pour les fleurs.
Hélas, c'est faux. Ce fut une erreur de croire en cette continuité. Et ainsi, peu à peu, nos narcisses, ils ont disparu. Et aujourd'hui, trouver encore un coin qui en produise en quantité, ce serait miracle. Mais aussi un secret à ne dire à personne. Je connais un coin mais je ne le dirai pas. Un peu comme pour les coins à morilles. Des choses que l'on garde pour soi. Pour sa propre satisfaction. Mais aussi par respect pour notre environnement.
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