Exposition nationale suisse à Zürich de 1939. Elle déroulait ses fastes alors que l'Europe se préparait à la guerre.
Sans doute que l'on voulait encore croire à la paix. Et cette Suisse était bien dans cette illusion, qui vous proposait un monde presque enchanté. On s'amusait, à l'Expo, on y voyait des choses merveilleuses, on pouvait passer par dessus la Limmat avec un téléphérique. On retrouvait des ambiances ancestrales avec des rues recréées de toutes pièces, comme à Genève en 1896.
L'Expo n'aurait pas le temps de fermer ses portes, ce qu'elle ferait à la fin d'octobre, que la guerre était à nouveau déclarée. Entre l'Allemagne et ses comparses, dont faisait encore partie l'URSS, et les alliés, soit la France et l'Angleterre.
Ô temps de misères, alors que l'on pouvait quand même dans ce pays béni mener sa vie de manière très satisfaisante. Certes, beaucoup des hommes sont mobilisés, mais l'un dans l'autre on vit. Les maisons ne sont pas détruites. Et il est même possible que l'on s'enrichisse, puisque, selon le dicton, le malheur des uns fait toujours le bonheur des autres!
L'Illustré narre tout cela. Il y a certes déjà une forme de censure, néanmoins on tâche d'offrir des nouvelles qui correspondent à la réalité. On imprime toujours en sépia. Et tout à coup, comble du modernisme, la couleur apparaît. Elle est délicate, parfaite. Les imprimeurs de Lausanne font du bon boulot. Certes, ce ne sont que des couvertures, des quatrièmes plats, des pages spéciales, mais néanmoins voilà de quoi promettre pour l'avenir une publication plus joyeuse qu'elle ne l'était.
Joyeuse... C'est pour plus tard. Pour l'heure on est plongé dans la guerre, l'armée suisse veille. On attend. On espère. On travaille.
↓ (PDF) L'Illustré en 1939