Ca fait tout de même un peu mal, et même beaucoup, de constater que toutes ces bonnes vieilles figures ne reviendront pas, jamais.
On les a cotoyées, on les a écoutées, c'étaient des adultes, nous étions des enfants. Mais qu'importe. Leur présence, souvent occasionnelle, enrichissait notre vie. On est tous unis dans un village par quelque chose, et même si l'on ne fraternise pas tous les jours, et même si d'aucuns ne nous sont pas plus sympathiques qu'il ne le faut. Mais voilà, nous sommes en présence d'une société où chacun, et même malgré lui parfois, a trouvé sa place. On encadre en somme tout le monde, on ne rejette personne.
Un village, avec tant et tant de vies humaines qui ont disparu les unes après les autres. Certes, ces départs s'échelonnent. C'est un oncle, une tante, c'est un voisin, c'est un vieux que l'on connaissait à peine à l'autre bout du village. On savait néanmoins pour tous et toutes ce qu'ils étaient, ce qu'ils faisaient. Rares étaient à l'époque ceux que nous ne connaissions pas, puisque nous étions allés une fois ou l'autre dans presque toutes les maisons.
C'était un vrai village, avec dix, vingt, trente commerces ou artisanats, de tous genres. Et puis tout cela, avec le temps, a disparu pour n'etre pas remplacé. Une nouvelle population s'est formée que nous ne connaissons plus qu'à peine.
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