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80. La descente ou désalpe

Publié le 28 décembre 2020 dans La vie quotidienne dans les années cinquante

Du côté de Semsales

    Dans les années cinquante, par chez nous, la descente, que l'on n'appelait pas encore désalpe, terme à conotation folklorique, ne constituait pas vraiment une fête, d'autant plus qu'elle se déroulait parfois dans des conditions extrêmes, vite ramener le troupeau au village à cause d'une neige précoce. Ou enfin le redescendre alors qu'il n'y aplus un poil d'herbe à brouter là-haut. 

    Il est possible que l'on ait remis aux vaches les cloches d'apparat qui avaient figuré toute la saison au galetas du chalet. Cela n'allait guère plus loin. Et par ailleurs, ici, il n'y avait pratiquement personne pour vous voir, puisque de l'alpage, situé à trois ou quatre kilomètres, vous arriviez directement au vaste territoire champêtre de votre village où les vaches, pour le restant de la journée, étaient libres d'aller où elles le voulaient. 

    Du tout simple, alors que la désalpe, dans certaines régions, a pris une importance presque nationale. On l'annonce, on fait venir du monde, on gare des milliers de voitures, on filme, on passe cela à la TV, bref, la totale. Ce qui est loin de déplaire, bien entendu, car un beau troupeau, bien ensonnaillé, bien fleuri, cela fait toujours plaisir à voir. Et même cela vous met vite une petite larme au coin de l'oeil. Mon Dieu, que l'on habite un beau pays! 

    Et c'est vrai. Mais profitons, avant qu'ils ne l'aient bétonné de fond en comble! 


(PDF)  80. La désalpe