Les taupes, une époque, l'automne, les champs pelés après les regains, un territoire que l'on aime et que l'on a parcouru dans tous les sens. Et surtout les taupinières, les grosses, toutes belles alignées les unes à côté des autres. C'aurait été un sacrilège que de les ignorer et de pas leur accorder plus d'attention en y mettant nos trappes à taupes.
C'était un temps où les gamins étaient taupiers. Malheureusement d'aucuns volaient les trappes des autres, ce qui n'était pas joli, joli. On connaît des noms encore plus d'un demi-siècle après, que dis-je 7 décennies. Il est trop tard pour aller leur tirer l'oreille. D'aucuns ont rejoint les taupes. Comme on le fera tous, en somme. Un pays de taupes où l'on participera!
Ceci dit, quand on prenait, quand on tirait la trappe et qu'il y avait une résistance au bout, quelle jubilation. C'est vrai, on avait tué un petit animal. Mais celui-ci n'était-il pas l'ennemi des agriculteurs ? Alors pas trop de pitié. Et vous les taupes, venez sagement vous faire prendre dans nos trappes que parfois nous perdions parce que le petit bâton qui les signalait, pour une raison ou une autre, avait disparu.
On garde encore nos trappes à taupes en reconnaissance de ce vieux passé qui, à le raconter, nous saute littéralement à la figure. Non, on n'a rien oublié.
↓ (PDF) Les taupes - en deux volets