Que fut la vie d'un village. Comment est-il possible qu'il y ait passé autant de monde, hommes, femmes et enfants, et que ceux ou celles-ci n'aient pas laissé une trace de leur passage. Sauf peut-être pour quelques rares qui se seraient donné la peine d'écrire quelque chose à propos de leur petite agglomération, qui aient laissé un journal intime, quelques lettres qui témoigneraient plus d'un beau voyage que des simplicités et des joies découvertes en leur hameau. On ne se rend pas compte à quel point un village, sur le plan du souvenir, peut être un désert. Il y a certes l'écrit qui compense, l'écrit officiel il s'entend, témoignant de ce qui se sera passé dans les assembées. C'est mince pour expliquer une vie. Il y a, on monte d'un cran, les comptes-rendus, les rapports, les correspondances des sociétés, quand le dernier secrétaire n'a pas tout jeté à la poubelle, considérant que cela n'avait plus d'importance, du moment que c'est passé.
Bref, s'il n'y a pas tout à fait rien, ce n'est quand meme pas suffisant pour expliquer nos moeurs et coutumes, pour tenter de sonder la pensée de ces anciens concitoyens, pour les voir à l'oeuvre dans leur métier, pour les observer dans leur vie sociale, pour pouvoir enfin pénétrer leur vie propre, particulière, originale.
On tente ici d'aller plus loin que l'ordinaire en essayant de retrouver le fil de toutes ces existences dans ce qui n'est apparut que récent, ce auquel ils ont participé de leur village, son patrimoine immatériel. Une notion moderne et toute encore à expliquer par l'exemple. Un patrimoine inattendu, on se trouve tout à coup riche sans le savoir, à reconstituer. Au vu de ce qui précède, ce ne sera sans doute une tâche aussi difficile pour un petit hameau que pour des agglomérations de beaucoup plus importantes. Il faut du courage et de la ténacité pour tenter, car la réussite n'est pas certaine, loin de là, de se lancer dans un chantier de ce type, alors que nous sommes trop avancés dans la vie pour pouvoir compter sur l'aide de ses propres concitoyens. D'autant plus que ceux-ci, et c'est sans doute naturel, ne se sont jamais souciés d'un patrimoine immatériel quelconque. Car c'est un fait, il y a ceux qui vivent sans se poser trop de questiona, ce sont peut-être les plus heureux, et ceux qui ne pensent jamais qu'à témoigner, qu'à laisser une trace comme on le dit souvent. Une trace bien éphémère malgré toute la peine que l'on se donnera pour qu'elle soit la plus profonde possible.
Précision technique, nous ne partirons pas de zéro. Utilisant le plus possible des écrits sortis de notre plume tout au long de notre carrière annexe de documentaliste.
Nous sommes conscient que les fautes seront nombreuses en ces petits chapitres. Le travail est important, la matière si riche, qu'il est inévitable qu'il en reste, et même de nombreuses. Ceci serait en conséquence à considérer comme un brouillon, laissant le texte final amené à sa perfection par la grâce des prochaines générations.
Il y a aussi presque de l'intime, dans cette nouvelle rubrique. Néanmoins avec la conviction qu'elle reste en quelque sorte en avance sur son temps, et qu'il appartiendra à d'autres, d'une manière ou d'une autre, avec sans doute un aspect plus classique, de s'en inspirer. Nous ne croyons pourtant pas que le côté humain de nos propos puisse être nié, ce qui reste un aspect essentiel de notre écriture. Malgré tous ses défauts, nous vous en souhaitant une bonne lecture.
Vivent Les Charbonnières!
P-S: ayant perdu l'entier du dossier sur notre ordi par un malheureux clic, il ne nous sera plus possible de modifier quoi que ce soit de toutes nos rubriques. Les beautés de l'ordinateur. Deux semaines complètes de travail, soit environ 140 heures!