Voir aussi la rubrique: Les beaux objets du Patrimoine, no 41.
Ces marques de chalet, elles sont émouvantes. Ceux qui les ont creusées, dans un temps de loisir, et ces heures sans occupation directement liée à l'activité du chalet étaient rares, ceux-là, ils n'ont plus mal aux dents. Ne savent-ils donc plus, eux tous et où qu'ils soient allés, qu'ils ont passé au chalet ? Non ils ne le savent plus. Et pourtant ces marques, elles témoignent à leur manière un peu de leur vie d'autrefois. Que pensaient-ils ? D'où venaient-ils ? Quelle serait leur destinée après cette vie de chalet ? On n'en sait rien. Toutes ces existences se sont perdues dans le ciel étoilé.
On tente de se souvenir d'eux, une fois au chalet. On est là, dans l'une de ces chambres. On écoute. On n'entend rien. Et pourtant, il y a bien quelque chose d'eux tous dans les planches, là, dans cette matière vieillie par le temps. Ô bergers, vous qui avez passé là, m'entendez-vous à votre tour. Je tends l'oreille pour une réponse. Elle ne vient pas. Mais cela ne m'empêche pas de pouvoir communiquer avec eux. Il y a l'esprit. Des choses certes. Mais aussi des hommes. Et cela, c'est quelque important, prioritaire. Impalpable, certes, mais en un certain sens réel. Allez dans un chalet, montez dans une vieille chambre, et vous le saurez.
↓ (PDF) 69. Une marque de chalet