Ces jolis murs dont on parle à tort et à travers! Mais ils sont si beaux, quand ils sont neufs. Ils sont si désespérants quand ils sont vieux, écroulés, avec des pierres en nombre qui envahissent le pâturage de proximité.
On a heureusement pris conscience qu'il convenait d'en garder un certain nombre, de ces murs, en bon état. Voire d'en reconstruire des portions entières. Cela se justifie par la beauté de ce qui constitue de véritables oeuvres d'art. Certes, en ces temps reculés, les murs, ils étaient purement utilitaires. On ne s'occupait que de leur état et non de leur beauté. Par ailleurs l'amodiateur qui louait une montagne quelconque, inscrit noir sur blanc sur le bail, avait charge d'entretenir telle portion de mur, et même de reconstruire un certain nombre de m.
Il faut le comprendre, tous les murs de la Vallée, pour ne citer que cette région, peuvent constituer deux à trois cents km, à vue de nez. Les refaire tous, à 250 frs. le m, cela représenterait donc, pour le cas extrême, une dépense de l'ordre de 75 millions de frs! Il est donc impensable qu'une réfection globale puisse être réalisée. On se contentera de portions. Les plus en vue. Et même parmi ces sites que l'on peut admirer au passage, il en est qui ne connaîtront jamais de murs neufs. Ce qui fait que l'on devra se contenter à vie de ce qui ne constitue plus guère que des tas de cailloux, ceux-ci servant pourtant encore de limite. Avec souvent leur vilain barbelé par dessus. Un barbelé que malgré tout, à force d'en triturer, l'on finit même par apprécier. Pourvu que l'on ait des gants en conséquence!
↓ (PDF) 73. Des murs de pierre sèche du côté du Haut-des-Prés...