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87. Les foins

Publié le 09 janvier 2021 dans La vie quotidienne dans les années cinquante

Il est venu, le temps de faire les foins...

    Période unique de l'année, où le boulot prime, où l'éreintée est de circonstance, où les nuits sont balayées de cauchemars où l'on ne pense plus qu'à charger des chars ou à en décharger. Ce qui fait que la fatigue est double, celle du jour et puis celle de la nuit! 

    Il y avait des champs un peu partout sur ce vaste territoire de mon village. D'où des ambiances quelque peu différentes selon l'endroit où vous étiez. On dominait parfois le lac. Et puis l'on ne le voyait plus, caché que l'on était dans une combe ou à l'orée d'une forêt. 

    On apprenait à découvrir et même à connaître par le menu ce territoire. On finissait par en savoir chaque m2, chaque bosquet, chaque bout de chemin, grand ou petit. On s'y intégrait. On en faisait partie. 

    Et ainsi les vacances d'été y passaient. On n'avait eu droit qu'aux jours de pluie. Pour le reste, bernique. Et même des fois on finissait le dernier dimanche, alors que le lendemain il faudrait recommencer l'école. On n'était pas tout à fait satisfait, on l'imagine. Il nous semblait tout de même que l'on nous avait volé quelque chose. D'autant plus que la reprise sur les bancs de notre classe, en général, était toujours rude. L'instituteur, qui rentrait lui aussi de vacances, n'avait pas forcément sa figure des beaux jours! 

    Bref, cela avait été... l'été! 


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